Max Böhlen était un peintre et dessinateur tout à fait prolifique qui dans ses paysages, natures mortes et autres portraits, cultivait un réalisme assez moderne. La succession de cet artiste natif de Berne comprend plusieurs milliers de tableaux, de dessins et d’aquarelles qui constituent aujourd'hui une grande part de l’inventaire du musée monographique de Kandern, sa ville d’adoption dans le sud-ouest de l’Allemagne.
Max Böhlen a grandi dans une famille pauvre et a été très tôt livré à lui-même. A partir de 1920, il fréquente l’école professionnelle de Berne, puis, peu après, par l’entremise d’un ami sculpteur, l’école de peinture du couple d’artistes bernois Victor Surbek et Marguerite Frey-Surbek. A partir de 1925, Max Böhlen obtient quatre années de suite une bourse des beaux-arts de la Confédération. Il voyage pour peindre à Paris, en Toscane et plusieurs fois en Corse, où il réalise le tableau Korsischer Blumenstrauss (Bouquet de fleurs corses - 1932). Cette nature morte sur fond rythmé par les lys, les asphodèles et les aconits traduit bien le sens de Böhlen pour les compositions nettes, toutes en tension. La part sauvage de la splendeur florale dans cette atmosphère par ailleurs très sobre, n’est pas ici une beauté domptée, elle traduit l’expression puissante de la volonté indéfectible de la nature. Max Huggler, qui fut longtemps directeur du Musée des Arts de Berne, a rendu hommage au regard rigoureux de Max Böhlen dans une monographie parue en 1973: «Si l’on cherche à définir la nature de son style de peinture, on pourra picturalement parler d’une dureté de surface: la suggestion de l’effet de profondeur dans l’espace est liée à la résistance que chaque endroit et chaque couleur du tableau opposent à l’œil de l’observateur.»
Après son retour de Corse, Max Böhlen s’installe avec sa famille en Frise orientale en 1932, avant d’opter finalement pour le sud-ouest de l’Allemagne (Markgräferland) en 1939 et d’y peindre surtout des paysages et des gens travaillant dans les villages, les vignobles et les vergers.
De par son penchant pour la netteté et sa prédilection pour la nature et les choses du quotidien, Max Böhlen compte parmi les représentants typiques de la peinture figurative suisse de la première moitié du XXe siècle, une peinture marquée à la fois par son attachement au terroir et son ouverture au monde.
Max Böhlen est né en 1902 à Berne (CHE) et décédé en 1971 à Bâle (CHE).
Domaines d’activités: peinture, dessin, aquarelle, lithographie