Pamela Rosenkranz (*1979)

L’œuvre conceptuelle de Pamela Rosenkranz thématise la fusion des processus biologiques, culturels et technologiques. Ses travaux associent des éléments scientifiques et artistiques pour répondre à des questions concernant le corps humain, par exemple, sa relation à la matière et à la couleur.

Healer Scroll (Pink Body), réalisée en 2024, fait partie d’une vaste série d’œuvres qui reflètent l’interaction entre la nature et la technologie. Au moyen de la technique japonaise du kirigami, qui consiste à plier et à découper du papier de manière précise, l’artiste crée un motif qui rappelle les écailles d’un serpent ou des images microscopiques des cellules de la peau. Le derme, enveloppe organique et membrane protectrice qui sépare le corps du monde extérieur, devient ici le symbole de la limite entre le naturel et l’artificiel. Le papier glacé peint à l’aquarelle, d’une grande sensualité, lui confère une certaine fragilité en même temps qu’un caractère constructif, ce qui permet d’approfondir la thématique de la peau, celle-ci étant considérée comme une couche protectrice transparente et susceptible de se transformer.

S’inscrivant dans la lignée des artistes qui traitent de la relation entre le corps humain et la technologie, Pamela Rosenkranz représente la peau en tant qu’interface fonctionnelle entre l’intérieur et l’extérieur, l’humain et l’environnement. Ce faisant, elle ne s’intéresse pas uniquement aux transformations biologiques, mais aussi aux mutations sociales et technologiques. Les œuvres de cette artiste interrogent la manière dont les technologies modernes modifient notre compréhension du corps et thématisent les rapports de tension entre naturel et artificiel, en particulier dans le contexte du numérique.

Pamela Rosenkranz, née en 1979 à Uri, vit à Zurich.

Formation artistique à la Rijksakademie d’Amsterdam ainsi qu’à la Haute école des arts de Berne. Étude de lettres à l’Université de Zurich. Expositions personnelles (sélection): Kunsthaus Bregenz (2021); Kreuzgang Fraumünster (Zurich, 2018); Fondazione Prada (Milan, 2017); Pavillon suisse de la 56e Biennale (Venise, 2015). Expositions collectives (sélection): Deste Foundation (Hydra, 2023); Kunst Museum Winterthur (2022); MIT List Visual Arts Center (Cambridge, 2022); Schinkel Pavillon (Berlin, 2021); Institute of Contemporary Art (Los Angeles, 2021). Lauréate du Paul Boesch Kunstpreis (2016) et du Kunstpreis der Böttcherstrasse à Brême (2014).

Domaines d’activité: installation, sculpture, multimédia

Photo: Marc Asekhame

Œuvres de Pamela Rosenkranz