Alfred Glaus (1890-1971)

Les montagnes exerçaient une grande fascination sur les Romantiques puis, avec Ferdinand Hodler, elles ont été interprétées d’une manière particulière par les Modernes. Rares sont pourtant les artistes qui en ont fait un motif aussi obstinément récurrent que le peintre et graveur Alfred Glaus. Depuis ses tableaux précoces du début des années 1910 jusqu’aux créations tardives, l’ensemble de son œuvre est dédié aux massifs montagneux et autres rochers imposants.

Ce sont d’abord les silhouettes de sommets connus dont l’artiste fait le «portrait», parmi eux bon nombre de massifs de l'Oberland bernois, donc de son environnement proche. Plus tard, à partir des années 1940, ses œuvres dévoilent un intérêt grandissant pour les formations rocheuses individuelles, avec des compositions qui reproduisent des détails plus rapprochés du monde alpin. Le Schwarzhorn de la Collection de la Mobilière réunit les deux approches en un seul tableau. Tout au long des années, la palette de Glaus reste dans des tonalités douces ou sombres, dominée par du bleu, des bruns et des verts terreux. Son style traverse différents niveaux de progression entre naturalisme et abstraction; Schneescholle (la plaque de neige) est un exemple de ses tableaux plus abstraits. Glaus ne connaît pas la stylisation totale, ni donc la prise de distance qui l’accompagne par rapport au modèle réel. Il peint les montagnes et les rochers sous toutes les formes mystérieuses et majestueuses dans lesquelles elles se manifestent. Il affiche ainsi les liens qui l’unissent en pensée aux artistes du romantisme.

Alfred Glaus a surtout marqué l’histoire de l’art suisse en tant que cofondateur et premier président du Musée des Beaux-arts de Thoune, ouvert en 1948 dans le «Thunerhof». Encore appelée «Collection d’art de la Ville de Thoune» à cette époque, cette institution occupe actuellement encore l’ancien Grand Hôtel Thunerhof et possède l’œuvre lithographique complète de Glaus, son œuvre précoce et d’autres œuvres clés.

Alfred Glaus est né en 1890 à Schwarzenburg, canton de Berne (CHE), et mort en 1971 à Thoune (CHE).

Domaines d’activités: peinture, gravure