Verena Loewensberg (1912-1984)

Avec Max Bill, Richard Paul Lohse et Camille Graeser, Verena Loewensberg était une figure majeure des Concrets zurichois, dont l’art était, selon Max Bill, «l’expression pure de mesures et de lois harmonieuses»*. La seule femme du quatuor défendait une interprétation plutôt non dogmatique du référentiel de l’art constructiviste concret.

A partir de 1929 et après avoir fréquenté l’Ecole des arts appliqués de Bâle, Verena Loewensberg fait un apprentissage de tisserande et suit parallèlement une formation à la danse. En 1932, elle épouse le designer Hans Coray. Dans le milieu des jeunes artistes de Zurich, elle fait la connaissance de Max Bill qui l’encourage et qui, pendant les études artistiques qu’elle fait à l’Académie moderne de Paris à partir de 1935, la présente à des peintres concrets comme Georges Vantongerloo. Peu après, elle se tourne vers l’abstraction géométrique et devient membre des Concrets zurichois. Après son divorce en 1948, elle gagne sa vie et celle de ses deux enfants comme graphiste et dessinatrice de textiles. Plus tard, elle tient un commerce de disques de jazz. A partir de la fin des années 1960, elle développe, en tant qu’artiste, un vocabulaire constructiviste d’une plurivalence sans précédent. Elle s’intéresse notamment à la dynamisation de systèmes d’ordres géométriques. On en trouve des exemples dans la collection de la Mobilière, comme dans le tableau Ohne Titel (Sans titre, 1974) qui montre un ruban horizontal composé de segments aux couleurs de l’arc en ciel et plié en zigzag qui divise en deux l’espace de l’image, ou dans les sérigraphies Variation 1–4 (1980), où des petits carrés de couleur sont rassemblés en configurations variables autour d’un carré composé de champs gris accolés. Dans ses sérigraphies comme o.T., verlaufende Linien (Sans titre. Mouvement de lignes, 1976) ou o.T., 1973 (Sans titre,1973), Verena Loewensberg crée l’illusion d’un mouvement de vissage dans l’espace en plaçant des zones cunéiformes de couleur déroulées en spirale autour d’un axe vertical ou étalées en éventail autour d’un cercle blanc. La composition o.T., grün-gelb (Sans titre – Vert-jaune,1969) en revanche, semble être stimulée par la pesanteur, alors que celle non datée de Komposition im Rund (Composition en cercle), avec ses tons dégradés de bleu, de jaune, de rose et de rouge, rappelle certains caprices météorologiques.

Avec son penchant pour l’interprétation empirique des règles de la peinture constructiviste et un sens aigu de l’équilibre entre calcul et intuition, l’œuvre de Verena Loewensberg est en quelque sorte l’âme poétique de l'art concret zurichois.

 

Verena Loewensberg est née en 1912 à Zurich (CHE), où elle est décédée en 1984.

Domaines d’activités: peinture, dessin, sérigraphie, arts graphiques

 

* Max Bill, «L’art concret», dans: zürcher konkrete kunst (L'art concret zurichois), catalogue d’exposition,1949.


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Œuvres de Verena Loewensberg

© Verena Loewensberg
Verena Loewensberg

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